La piraterie te fascine ? Tu as soif d’aventures ?
Alors, tu es au bon endroit car, aujourd’hui, nous t’emmenons en Bretagne à la rencontre des pirates de Saint-Malo. Ou, pour être plus précis, des corsaires qui ont marqué l’histoire de la cité.
D’ailleurs, connaîs-tu la différence entre pirates et corsaires ?
Car, s’ils ont en commun de naviguer sur les mers à la recherche de trésors, leurs méthodes et leur statut sont, eux, complètement opposés.
À l’abordage !
Les différences entre pirates et corsaires
Depuis des millénaires, le terme « pirates » est utilisé pour désigner des marins qui partent à la recherche de richesses à piller, en attaquant d’autres navires. Le mot « corsaire », lui, n’est utilisé que depuis le XVe siècle. Les principales différences entre les deux se trouvent dans les méthodes utilisées et leur statut.
Les pirates sont des criminels qui attaquent les navires en mer pour voler leur argent, et leurs marchandises. Ces hors-la-loi n’ont pas de loyauté envers un pays en particulier et n’ont pas de permission pour attaquer les navires.
Les corsaires, eux, sont des marins autorisés par l’État à attaquer des navires, pour récupérer des marchandises et des richesses. Ils ont des règles strictes à suivre et des objectifs clairs pour leurs attaques.
On parle souvent des pirates de Saint-Malo mais, en réalité, il s’agissait donc surtout de corsaires, dont certains sont devenus très célèbres !
Saint-Malo, une grande cité corsaire
Saint-Malo est une ville côtière située au nord de la Bretagne. Avec la découverte de l’Amérique et des Indes et le développement du commerce avec ces nouvelles terres, la ville devient un port important.
La France entre en concurrence avec l’Espagne, l’Angleterre ou encore la Hollande dans cette course au commerce. Le roi Louis XIV désigne alors Saint-Malo comme cité corsaire. Elle en demeure l’une des plus riches et emblématiques des XVIe et XVIIe siècles.
L’objectif des corsaires envoyés en mer : capturer les navires ennemis et confisquer leurs marchandises pour le compte du royaume. Ils doivent suivre pour cela des méthodes bien précises et encadrées.
Les méthodes des corsaires
L’État remet une lettre de marque au corsaire. Ce document l’autorise à « courir sus » à l’ennemi. Le mot corsaire vient d’ailleurs du latin cursus, qui signifie « course ».
Lorsque deux navires s’affrontent, le but n’est pas de couler l’autre, ni de tuer tout l’équipage. La règle veut plutôt que, lorsque l’un des navires perd ses couleurs, c’est-à-dire son drapeau, il a perdu !
Lorsqu’ils saisissent un butin, les corsaires se rendent au port avec le capitaine du bateau vaincu. Il transmettent alors les conditions du combat.
Le bateau est ensuite mis aux enchères et on procède à l’inventaire du butin. Un contrôleur du roi est d’ailleurs à bord à chaque mission, pour s’assurer que rien ne soit oublié ! Il peut s’agir de lingots d’argent, mais aussi de matières rares, comme des épices ou encore des tissus précieux.
Le corsaire vaincu et son équipage sont, quant à eux, faits prisonniers de guerre (contrairement aux pirates, condamnés à mort en cas de capture).
Si tu es en visite à Saint-Malo, demande à tes parents de visiter l’hôtel Magon. Dans cette authentique demeure de corsaire, tu pourras découvrir une véritable lettre de marque, mais aussi un sabre de corsaire, le coffre d’un capitaine et même la cave où étaient cachés les trésors !
Télécharge la chasse aux trésors de Saint-Malo ainsi que d’autres activités :
Les pirates de Saint-Malo les plus célèbres
Saint-Malo a abrité de nombreuses familles de corsaires. Deux corsaires malouins en particulier sont devenus célèbres, grâce à leur réputation et leurs exploits.
René Trouin, dit Duguay-Trouin
Né en 1673 à Saint-Malo, René Trouin fait sa première expérience sur un navire à l’âge de 14 ans. À 18 ans, il devient capitaine de navire corsaire. Son habileté en mer lui vaut de devenir général des côtes de Saint-Malo à 33 ans. Le roi Louis XIV lui délivre même un titre prestigieux, celui de lieutenant-général des armées navales.
Parmi ses exploits, on retient la capture de plus de 3 000 navires marchands, 16 navires de guerre et la prise de Rio de Janeiro, contre une rançon en sucre et en or.
Tu peux voir une statue de Duguay-Trouin en te baladant sur les remparts de la cité, près du quai Saint Louis. Le musée d’histoire de Saint-Malo abrite une deuxième statue à son effigie, en marbre.
Robert Surcouf
Robert Surcouf est un cousin de René Trouin. Né en 1773, à Saint-Malo, sa première mission sur un navire corsaire a eu lieu alors qu’il n’avait que 13 ans… et déjà l’âme d’un pirate ! Il est nommé roi des corsaires après avoir capturé le Kent, un puissant navire de la compagnie anglaise des Indes.
À la fin de sa carrière, il devient commerçant maritime et reste armateur des navires corsaires, jusqu’à sa mort en 1827.
Une statue en bronze à son effigie trône en hommage à sa mémoire dans le jardin du Cavalier.
Comme tu peux le constater, les corsaires pouvaient connaître la gloire et la fortune. Ce qui n’était pas le cas des pirates !
Les bateaux corsaires à voir à Saint-Malo
Si tu veux t’imaginer dans la peau d’un pirate – enfin d’un corsaire – tu peux visiter et monter à bord de deux célèbres bateaux à Saint-Malo.
- Le Renard, un immense voilier de 30 m, réplique du dernier navire de Robert Surcouf.
- L’Étoile du Roy, la réplique d’une frégate corsaire anglaise du XVIIIe siècle. Cet incroyable 3 mâts de 47 m était armé de 20 canons et pouvait transporter 236 hommes. Imagine à quel point il devait être redouté par les marins étrangers !
Les corsaires ont profondément marqué l’histoire de Saint-Malo et contribué à la richesse de la cité. Mais son histoire maritime ne s’arrête pas là, puisqu’elle est aussi le berceau d’un grand explorateur, Jacques Cartier, dont tu peux découvrir la légende dans cette vidéo.
Sources :
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