Durant l’enfance, l’être humain apprend à vitesse grand V : son cerveau, en ébullition, est particulièrement malléable de la naissance à 12 ans environ, et un nombre incroyable de connexions neuronales s’établit en fonction de ce qu’il vit et observe.
Naturellement curieux, l’enfant a soif de découvertes !
Pourtant… il arrive parfois que votre enfant semble démotivé, peu intéressé. Pire, il dit qu’il n’aime pas l’école, ou qu’il s’ennuie en classe…
Comment expliquer ce comportement et, surtout, comment donner l’envie d’apprendre aux enfants ?
L’envie d’apprendre, un mécanisme naturel
« Tous les hommes ont un désir naturel de savoir » écrit Aristote. Les connaissances actuelles, notamment en neurosciences, lui donnent raison.
Pour Alison Gopnik, spécialiste en psychologie du développement, le bébé est un « chercheur en herbe ». En observant son environnement et les personnes qui l’entourent, en jouant, en expérimentant, il a naturellement le goût d’apprendre.
Les neurosciences nous permettent de mieux comprendre le cerveau humain et le mécanisme de l’apprentissage. L’enfant, dès son plus jeune âge, accumule une quantité phénoménale d’informations, à partir desquelles il dégage, de manière inconsciente, des probabilités, que ce soit dans le domaine physique, social ou encore linguistique.
Lorsque sa prédiction ne correspond pas à la réalité, l’enfant va chercher à comprendre ce décalage afin de réajuster au plus vite ses connaissances. Ainsi, la nature pousse l’enfant à apprendre, en lui donnant envie d’en savoir toujours plus. Chaque erreur dans ses prédictions, chaque décalage entre ce qu’il sait et ce qu’il ne sait pas, engendre un sentiment de curiosité, qui génère dans le cerveau une sécrétion de dopamine. Cette molécule, appelée aussi « l’hormone du bonheur », active également les circuits de la mémoire.
Ainsi, lorsque l’enfant est actif et explore librement son environnement, la curiosité et l’enthousiasme s’emparent de lui et ses apprentissages sont solides et renforcés.
Le goût d’apprendre, un atout pour le futur
Mais, si l’envie d’apprendre est innée, comment expliquer le désintérêt de certains enfants face à de nouveaux apprentissages, et surtout comment y remédier ?
Avant de s’intéresser aux pistes possibles, il faut, dans un premier temps, sortir des vieux schémas : apprendre ne se résume pas à mémoriser et restituer des savoirs enseignés.
Apprendre, c’est aussi expérimenter, découvrir, créer, se lier aux autres (habiletés sociales), acquérir des aptitudes physiques… Des compétences qui ne sont pas toujours reconnues dans le système scolaire actuel.
Pourtant, selon une étude menée par Dell et l’« Institut pour le Futur », 85 % des métiers de 2030 n’existent pas encore.
Les capacités d’adaptation, la curiosité ou encore la créativité sont donc des compétences à encourager tout autant que les autres apprentissages.
En ayant l’envie d’apprendre, d’expérimenter et d’explorer de nouveaux horizons, votre enfant aura toutes les chances de réussir et de s’épanouir.
Convaincu ? Voyons ensemble comment encourager ce mécanisme !
Associer apprentissage et plaisir
Les émotions jouent un rôle prépondérant dans le développement du cerveau et dans la manière pour l’enfant d’appréhender le monde.
Catherine Gueguen, pédiatre et auteur de plusieurs ouvrages, dont Pour une enfance heureuse et Heureux d’apprendre à l’école, démontre qu’une relation éducative chaleureuse et empathique est à l’origine d’un cercle vertueux.
L’enfant se sent compris, il est motivé et cela favorise sa réussite dans ses apprentissages, entraînant par là même un sentiment de compétence de la part de l’enseignant ou du parent.
En d’autres termes, si l’enfant associe l’apprentissage à des émotions positives, il cherchera à renouveler l’opération.
Quelques pistes pour associer travail et plaisir
- Valorisez votre enfant : complimentez-le sur ses réussites, félicitez-le pour ses efforts devant les difficultés…
- Corrigez les erreurs avec bienveillance ; elles font partie intégrante de l’apprentissage. La dévalorisation, les humiliations verbales sont aussi néfastes pour le cerveau de l’enfant que les coups.
- Lorsque votre enfant fait face à des difficultés, cherchez ensemble une solution et montrez-lui qu’il a toutes les capacités en lui pour les surmonter. Il n’en sera que plus fier !
- Prenez vous-même du plaisir à apprendre et à expliquer : qui n’a pas en tête le souvenir d’un professeur passionné par son sujet ? Si un enseignant prend du plaisir à transmettre son savoir, il y a fort à parier qu’il entraînera sa classe dans son univers. Marcel Gauchet, philosophe, dit : « qui a du plaisir en donne le sens et le goût ». Parents, partagez avec votre enfant des activités qui vous passionnent et que vous aurez plaisir à transmettre : jardinage, cuisine, visites culturelles, balades dans la nature…
Dans notre kit d’activités gratuites à télécharger, vous pouvez notamment retrouver le carnet de confiance en soi pour motiver vos enfants :
L’estime de soi et le goût d’apprendre
L’enfant est en pleine construction de son estime de soi, l’image qu’il a de lui-même. S’il se sent compris, soutenu, encouragé, valorisé, il aura envie d’aller de l’avant.
À l’inverse, un enfant qui se sent nul, dépassé, en échec, stressé, risque de se renfermer sur lui-même et de perdre confiance en lui. Redoutant de faire de nouvelles erreurs, il perdra l’envie d’apprendre.
Tenir compte de l’individualité de l’enfant
Comme nous, adultes, chaque enfant est unique. Dans sa manière de penser, d’appréhender le monde, d’analyser, de comprendre…
Il est donc inutile et complètement contre-productif de les comparer entre eux, que ce soit au sein d’une fratrie ou d’une salle de classe.
Chacun a un rythme d’apprentissage qui lui est propre, et il est nécessaire de prendre en compte leur individualité pour leur donner confiance et l’envie d’apprendre.
Pour cela, vous pouvez l’aider à mieux se connaître.
Après de nombreuses recherches, Howard Gardner, psychologue et professeur de neurologie, a redéfini le concept d’intelligence dans les années 1980. Selon lui, l’intelligence ne se mesure pas seulement grâce à un test de QI, elle est bien plus complexe. Howard Gardner parle d’intelligences multiples et a défini 8 types d’intelligence : chaque être humain possède ces 8 profils, mais pas forcément au même degré de développement. Et chacune de ces intelligences peut s’exprimer de différentes manières. Ainsi, on retrouve l’intelligence :
- verbale et linguistique
- logico-mathématiques
- kinesthésique
- visuelle-spatiale
- naturaliste
- interpersonnelle
- intrapersonnelle
- musicale.
Dans notre système éducatif, les types d’intelligence les plus valorisés sont les deux premiers. Faire prendre conscience à un enfant qu’il a d’autres capacités renforcera sa confiance en lui, à la base d’une bonne estime de soi.
De même, il existe plusieurs profils d’apprentissage : on parle de mémoire visuelle, auditive ou kinesthésique. Reconnaître le profil de votre enfant va vous permettre de le conseiller et l’aider à mieux apprendre (et par là même lui en donner l’envie !).
Ainsi, pour les « visuels », on accordera une grande importance aux images, aux leçons aux paragraphes aérés et aux titres colorés, par exemple. Les « auditifs » ressentiront le besoin de lire leurs leçons à voix haute. Quant aux « kinesthésiques », ils ont besoin de comprendre le pourquoi des choses, de réaliser une expérience concrète pour la mémoriser.
Donner l’envie d’apprendre aux enfants par le jeu
Nous l’avons vu, associer l’apprentissage aux émotions positives et au plaisir joue un rôle essentiel dans cette envie d’apprendre.
C’est donc tout naturellement que le jeu entre en scène !
Le jeu est une activité spontanée chez l’enfant, c’est une manière pour lui de s’exercer, de réfléchir, d’imaginer…
« Le jeu, c’est le travail de l’enfant, c’est son métier, c’est sa vie » écrit Pauline Kergomard.
S’amuser permet à l’enfant de se construire des souvenirs. Son cerveau, quand il apprend par le jeu, libère entre autres des endorphines, qui facilitent le plaisir d’apprendre et la mémorisation. Pourquoi ne pas jouer en famille à un jeu de société, organiser une chasse au trésor lors d’une escapade ou encore travailler une notion en classe en jouant ?
Faites de vos enfants… de petits aventuriers !
Le plaisir de faire de nouvelles découvertes et d’apprendre se construit également en dehors de l’école. Ainsi, vous pouvez donner l’envie d’apprendre à vos enfants au quotidien !
Se promener et observer la nature, partir en voyage, voir un film, discuter en famille… toutes ces situations offrent des opportunités pour apprendre avec plaisir et encourager la curiosité de vos enfants.
De plus, de nouvelles connaissances viennent soutenir nos apprentissages. Par exemple, visiter le château de Dinan enrichira les connaissances de tous sur l’époque médiévale, apprises à l’école ou dans un livre.
Découvrir de nouveaux lieux en famille est l’occasion d’apprendre dans un contexte affectif rassurant, sécurisant et joyeux (ce qui nous ramène, là encore, aux notions de plaisir et d’émotions positives).
Nous espérons vous avoir donné quelques pistes pour donner l’envie d’apprendre à vos enfants.
Vous l’aurez compris, l’attitude de l’adulte est essentielle. Dans une relation chaleureuse et bienveillante, l’enfant a suffisamment confiance en lui pour explorer et expérimenter, et satisfaire ainsi sa curiosité !
C’est dans cet esprit que nous avons créé notre chaine YouTube Les petits aventuriers et que nous développons des activités visant à stimuler la curiosité des enfants afin d’associer découvertes, apprentissages et plaisir !
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